VISITE PATRIMONIALE

Le tour du village en partant de la place des Combattants

L'ANCIEN PENSIONNAT (1) PENSIONNAT 2

A Farnay, comme dans les autres villages et villes de la région, il existait des communautés de femmes pieuses pour s'occuper de l'instruction des enfants, du catéchisme et des soins à donner aux malades. Ces communautés étaient désignées sous l'appellation d' «unités pieuses».

En 1843, à la suite d'une retraite prêchée à la Maison de la Sainte Famille de Lyon, trois de ces femmes pieuses entrent dans la congrégation créée par le Père POUSSET.

Après leur stage, elles reviennent à Farnay fonder une nouvelle maison de cet Ordre, réservée aux jeunes filles. Dans le village, on ne se souvient pas du lieu où elles donnaient leurs cours. Peut-être en cet emplacement même.

En 1856, le pensionnat est construit. La date de fondation se trouve au sommet de la niche qui abrite la croix en fer forgé, à l'origine en pierre, appelée «croix de l'orme».

La chapelle (à gauche de la façade), est édifiée plus tardivement, entre 1877 et 1884.

Le 17 février 1877, par acte notarié, la société civile appelée «Etablissement des Religieuses de la Sainte Famille» est constituée. Elle sera dissoute le 14 juin 1950, après 73 ans de fonctionnement pour devenir  

«Association Familiale de Farnay».

Le pensionnat ferme ses portes en 1971. Il deviendra propriété communale en 1975, puis sera transformé en école primaire publique fréquentée par 136 élèves en 2012.

Dans la plaquette écrite par André MICOUD et Daniel DOLADILLE, intitulée «Petite Histoire de Farnay» (édition épuisée), est racontée la vie au pensionnat.

L'auteur F. RAYMOND (5) nous en donne quelques extraits:

«La vie au pensionnat était rythmée par les cours, les promenades quotidiennes, les travaux manuels, les travaux d'aiguille, de couture, de broderie avec la marque au point de croix, mais aussi des travaux de nettoyage. Les jeunes élèves étaient secondées par une fille plus grande désignée sous le nom de Petite Mère. Parfois elle était plus sévère que la religieuse.

Le soir, l'étude durait jusqu'à 19 heures.

Le dimanche, les pensionnaires qui avaient une famille d'accueil dans le village, avaient  la permission d'y aller de 13 heures à 15 heures. A la fin de l'année scolaire, c'est-à-dire au début du mois de juillet, c'était la fête au pensionnat avec des chants, des saynètes et la vente des objets confectionnés durant l'année scolaire.

Le 25 novembre, on fêtait aussi la Sainte Catherine. C'était un jour d'amusement dans le pensionnat et dans le village, des jeux de cache-cache étaient programmés».

Un regard maintenant sur l'entrée de l'ancien pensionnat. La partie supérieure a la  forme d'un dais, comme pour protéger une statue de la Vierge installée à l'intérieur d'une niche. La niche et la statue ont disparu aujourd'hui.

Derrière vous, au sommet de la colline, se dresse la madone de Farnay.

En 1870, les 14 soldats du village reviendront sains et saufs de la guerre. En reconnaissance à la Vierge, les habitants feront ériger la statue. La bénédiction aura lieu le 10 septembre 1871.

LA MAISON, 55 rue du Grand Jardin (2)

Elle est remarquable pour son charme d'antan, avec sa grande ouverture ( ?) très fleurie.

LA CLOCHE, impasse de l'Eglise (3)  cloche

Dans la niche du muret,  une cloche rare, en fer, retrouvée dans le jardin du presbytère. Elle est bien mise en valeur et ainsi étonne le visiteur de passage.        

 L'EGLISE

Histoire de LA PAROISSE:

Autrefois, Farnay dépendait de la paroisse de Saint-Paul-en-Jarez. Pour assister au culte, les habitants devaient effectuer un long trajet par tous les temps.

En 1560 pour plus de commodité, une chapelle est édifiée sous le vocable de Saint-Maurice. C'est le curé de Saint-Paul-en-Jarez ou son vicaire qui assurent les services religieux.

En 1658, dans un compte rendu d'une visite pastorale, il est indiqué que «le vicaire réside à Saint-Paul-en-Jarez, attendu qu'il n'y a point de logement à Farnay».

En 1691, le curé de Saint-Paul-en-Jarez accepte le déplacement de son vicaire, à condition de lui trouver une maison.

Un laboureur du nom de Paul DUMONT et sa belle-mère Etiennette COSTE proposent de céder un terrain près de l'église. Le presbytère est construit grâce à la générosité des paroissiens. Mais c'est seulement en 1731 qu'un prêtre y habite. 

Rien n'est joué. Le diocèse de Lyon ne reconnaît pas Farnay comme annexe officielle de Saint-Paul-en-Jarez, d'où son refus de prendre en charge le vicaire de Farnay.

Une lutte difficile de 20 ans s'ensuit. Enfin, le nouveau curé de Saint-Paul-en-Jarez obtient du Chapitre de Lyon une aide de 150 livres pour son vicaire.

L'affaire n'est cependant pas terminée. En 1758, nouveau rebondissement: les habitants de Farnay réclament leur indépendance. Ils veulent un curé bien à eux.

La querelle s'arrête en 1791, à la création de la commune de Farnay. La paroisse devient alors indépendante.

Cet ancien presbytère devenu maison particulière, se situe à droite par rapport à l'entrée de l'église. Un portail en bois, à double vantail est abrité par un linteau en bois surmonté d'une corniche dite lyonnaise.

Histoire de L'EGLISE :

En 1560, la chapelle primitive de Farnay est donc dédiée à Saint Maurice, vocable  toujours en vigueur en 1658, date où sont signalées les reliques de Saint Eloi et de Saint Eucher.

En 1817, les archives indiquent: «L'église a trois travées voûtées et deux chapelles latérales, l'une dédiée à Sainte Philomène et l'autre à la Sainte Vierge». En 1843, les travaux d'agrandissement de l'édifice obligent le déplacement du cimetière qui l'entoure.

Nouveaux travaux en 1854 : l'architecte BONNARD, originaire de Roanne, construit l'église telle que nous la découvrons aujourd'hui. La bénédiction a lieu le 28 avril 1855. Une plaque en marbre, placée à gauche du chœur, rappelle ce souvenir.

L'église est de style néo-gothique, très en faveur sous Napoléon III. Son plan cruciforme est formé par la nef, les deux chapelles (transept) et le chœur. Les basses nefs ont été conservées pour un complément de place les jours de cérémonie et pour un apport de lumière.

Les vitraux sont remarquables et méritent notre attention sur le plan artistique et historique.

LE CLOCHER

La première pierre du clocher actuel est posée le 7 avril 1897. Il contient 7 cloches. La  plus ancienne date de 1584; elle est classée Monument Historique depuis 1964. On 1'appelle "La Madeleine" et l'on raconte qu'un jour d'orage un nuage de grêle menace les récoltes de Farnay. Le bedeau monte au clocher et fait carillonner "La Madeleine". Miracle! Le nuage s'est éloigné.

L'ancien clocher, massif et trapu avait l'aspect d'une tour carrée.

 

Visite de l'église :

A partir de la gauche, en entrant, le premier vitrail est signé F. Hucher et on peut lire le nom d'une ville : Le Mans. Il représente Saint Michel-Archange, chef de la milice céleste, brandissant son glaive au-dessus du village de Farnay en signe de protection. Le village est représenté tel qu'il était au XIXe siècle avec, cependant, un détail amusant : l'artiste a peint deux clochers, l'ancien et l'actuel. En bas du vitrail, on remarque un blason surmonté d'une couronne comtale. Cet écu n'est pas répertorié dans les armoriaux du Lyonnais, du Forez et du Beaujolais. Le mystère demeure.

Le deuxième vitrail, don de P.L., évoque la prière de Saint-Isidore. A l'arrière, un ange laboure à sa place.

Qui était Saint-Isidore ?

F. Raymond (5) nous le rappelle:

«Isidore était le fermier d'un riche propriétaire. Or, ceux qui se distinguent par une trop grande piété, sont toujours en butte aux propos calomnieux. Des voisins allèrent dire au maître d'Isidore qu'avec un fermier aimant trop à fréquenter les églises, il ferait de mauvaises affaires. Surpris et contrarié, le propriétaire adressa de vifs reproches à son fermier. Isidore lui répondit simplement : Si vous trouvez que je travaille moins qu'un autre, faites estimer le dommage. Je vous indemniserai.

Et il continua à aller à l'église chaque matin.

Un jour, pour s'assurer de lui-même de l'état des choses, le propriétaire se posta derrière un arbre sur le chemin conduisant de l'église au champ à labourer. Au bout de quelques instants, il aperçut Isidore qui, de l'église, se rendait à son travail. Irrité, il avança vers lui pour lui faire des reproches. Et que vit-il ? Isidore se trouvait entre deux charrues, chacune attelée de deux bœufs et conduite par un jeune homme vêtu de blanc. Sachant qu'Isidore était trop pauvre pour se faire remplacer par un autre, il pensa que ce secours extraordinaire venait du ciel. Après quelques instants, les deux attelages mystérieux disparurent avec leur guide et le maître ne vit plus qu'Isidore avec son attelage ordinaire au milieu du champ.

De plus en plus étonné, la maître s'approcha de son fermier et lui demanda l'explication de ce qu'il venait de voir. Isidore répondit : Je n'ai vu, ni commandé personne pour m'aider, seulement, en travaillant, j'évoque sans cesse le secours de Dieu.

Le maître ayant reconnu que son fermier était secondé visiblement par des anges dans ses travaux, lui dit : A partir d'aujourd'hui, je fermerai l'oreille aux rapports calomnieux. Je vous charge de diriger les travaux agricoles de tous mes domaines.

Rentré en ville, le maître raconta partout le prodige qu'il avait vu de sorte que bientôt tout le monde en parla ».

 

Le troisième vitrail illustre la mort de Saint-Joseph assisté par la Sainte Vierge et Jésus. C'est un don de J.M.R. On lit FAB (fabrication) Carmel du Mans. Et il est signé  F. Hucher Succ (successeur).

Le tableau, la Visitation est une peinture non signée d'un artiste du XVIIIe siècle. Elle est inscrite à l'Inventaire supplémentaire des Monuments Historiques depuis 1976. Ce tableau a été donné par la famille Bertholon de Rochabert. Il a été peint pour l'Archevêque de Vienne et destiné à décorer son château de Ternay. Composé dans l'esprit de l'art religieux du XVIIe siècle, il représente la visite de Marie à sa cousine Elisabeth.

Les deux personnages principaux sont au centre. A gauche, Marie, la jeune fille de Nazareth porte en elle, le fils de Dieu. A droite, Elisabeth, qui dans sa vieillesse, est  enceinte de Jean-Baptiste.

A l'extrême gauche, Joseph est près de Marie. Sa présence n'est pas mentionnée dans l'Évangile, mais l'artiste l'a représenté, en toute logique. En effet, une femme seule ne pouvait pas effectuer le voyage de Nazareth aux monts de Juda ce qui représentait environ 147 kilomètres.

A l'extrême droite, Zacharie époux d'Élisabeth, restera muet jusqu'à la naissance de son fils pour n'avoir pas cru en la parole de l'ange. Dans l'Évangile, il n'est pas dit, pour lui non plus, qu'il était présent à la rencontre des deux femmes. Son nom est simplement mentionné dans le texte : Elle entra dans la maison de Zacharie.

Dans le ciel, un ange déploie une banderole portant le début du Magnificat, ce cantique à la Vierge que l'on chante notamment à vêpres et qui commence par ce mot. Le peintre inconnu a voulu mettre en relief, dans son œuvre, les quatre personnages pivots de l'histoire du Salut :

- Marie et Joseph, parents de Jésus, le Messie,

- Élizabeth et Zacharie, parents de Jean le Précurseur, celui qui prépare le chemin au Messie.

Dans l'église Notre-Dame de Saint-Chamond, ce même thème se retrouve dans un vitrail du chœur.

 

Puis dans la travée droite de l'église, en commençant par le fond, le premier vitrail illustre Saint Jean-François Régis et La Louvesc.

F. Raymond présente la biographie du Saint : Jean-François Régis est né à Fontcouverte, dans l'ancien diocèse de Narbonne, le 31 janvier 1597. Ses parents l'envoient faire ses études au collège des Jésuites où sa vive piété le fait admettre dans la Confrérie des Pénitents bleus.

Entré au Noviciat des Jésuites de Toulouse, en 1616, il est envoyé successivement à Cahors "pour y prendre quelque teinture de l'éloquence", puis à Billom comme professeur, ensuite au célèbre collège de Tournon, simple étudiant en philosophie. Enfin, il est nommé professeur au Puy, Auch et Pamiers.

C'est à Toulouse, en 1630, qu'il est ordonné prêtre.

Tandis qu'il réside à Montpellier, il fait ses premières missions dans les Cévennes et dans le diocèse de Viviers. Ses catéchismes, ses prédications, ses œuvres sociales ont un immense retentissement. Son confessionnal est assiégé.

Chaque hiver se passe, pour lui, à parcourir les diocèses du Puy, de Valence et de Vienne, ravagés par l'ignorance religieuse, l'hérésie et les guerres de religion.

Le pauvre peuple des campagnes accourt à ses missions. Dans les montagnes du Velay et du Vivarais, on l'appelle le Saint ou Saint Régis. Il décède le 31 décembre 1640.

Le 2 janvier, 22 curés se trouvent à son enterrement. La foule emporte la terre qui vient de recouvrir son cercueil, persuadée que cette terre va opérer des miracles.

Saint Régis sera canonisé par le Pape Clément XII, le 16 juin 1737. »

Le second vitrail est intitulé: « La Sainte Vierge communiée par l'apôtre Saint-Jean ». Il a été offert par la famille Jamen en souvenir de J.M. Jamen. Jean-Marie Jamen fut maire de Farnay du 26 juin 1855 à 1893.

La famille Jamen, l'une des plus importantes de Farnay, est originaire de Saint-Paul-en-Jarez. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, elle est établie à Saint-Chamond, Lyon et Paris. Ses armes sont les suivantes : « D'azur, au chevron d'or, chargé d'un croissant de sable, accompagné en chef de deux roses tigées feuillées d'or, en pointe d'un lion de même ».

Homme honorable, Antoine JAMEN avait épousé par contrat du 27 décembre 1619, Anne VIALIS, fille de Claude VIALIS, bourgeois de Saint-Chamond, et d'Etiennette BRUYAS.

 

Le dernier vitrail de la travée est en l'honneur de Sainte Marguerite Marie ALACOQUE (1647-1690) visitandine de Paray-le-Monial, initiatrice de la dévotion au Sacré Cœur. La chambre des  reliques et la chapelle de la Visitation où se trouve la châsse de la Sainte, sont l'objet de nombreux pèlerinages.

 

Un Christ en croix inscrit en 1976 à l'Inventaire supplémentaire des Monuments Historiques sert de pendant au tableau de la Visitation. C'est un bois polychrome, de 1 mètre de haut, sculpté dans la seconde moitié du XVIIIe siècle. Le visage du Christ est expressif, encadré de longs cheveux et portant une barbe. Les pieds sont l'un sur 1'autre. Une corde tressée, à deux liens, se détache du linge. Le Christ et le titulus ont été replacés sur une croix neuve.

Deux chapelles constituent le transept. Celle de gauche est dédiée à Saint Joseph. La statue est placée sur un autel en marbre blanc. De cette chapelle,  on remarque le plafond sur croisées d'ogives avec, dans les angles, des colonnes imbriquées.

Le vitrail, signé Sahultz Humbert, Lyon 1901, retient l'attention.

La scène semble se passer sur terre et sur mer. Un ange, pointant l'index au ciel,  montre le chemin que doit emprunter une Sainte, vêtue de blanc. A gauche, un temple à colonnes et des maisons, quelques cyprès. A droite, un centurion romain va périr, noyé, avec sa barque, aidé pour cela semble-t-il, par un ange qui appuie, de toutes ses forces, sur  l'avant du bateau.

La Sainte peut être Marie-Madeleine, sœur de Marthe et de Lazare le Ressuscité.

Dans ce cas, l'histoire serait la suivante, et F. Raymond nous raconte : «Une des légendes relate les circonstances dans lesquelles un mystérieux débarquement  se serait produit, en Camargue, vers l'an 40 de notre ère, soit une dizaine d'années après la  mort du Christ.

Poussée par le vent, une barque sans rames ni voile vient s'échouer à proximité du  camp retranché antique Râ qui surveille l'embouchure du fleuve (le Rhône). A bord, se  trouvent entassés des réfugiés de Palestine : Marie Jacobé, sœur de la Vierge, Marie Salomé mère des apôtres Jacques et Jean, ainsi que leur servante noire Sara l'Egyptienne, Lazare le Ressuscité, Marie-Madeleine et Marthe, Maximin et Sidonie.

Suivant la version "officielle", Marie Jacobé, Marie Salomé et Sara se fixent en Camargue et y fondent la première communauté chrétienne des Gaules, tandis que leurs compagnons s'en vont évangéliser la Provence.»

Un oratoire sera élevé à l'endroit même où vivront les Saintes Marie, devenu au XIIe siècle l'église romane connue sous le nom de Notre-Dame de la mer, un haut lieu de pèlerinage des Gitans.

La chapelle de droite est celle de la Vierge. La statue est placée au centre d'un retable décoré de colonnes cannelées à chapiteaux composites. Elle domine un autel en marbre polychrome du XIXe siècle.

Cette chapelle appartient à la partie la plus ancienne de l'église (XVIe siècle). De son décor de la Renaissance, elle a conservé deux culots des voûtes sur croisées d'ogives. L'un représente un ange qui soutient un blason ; l'autre, un ornement à torsades. Une minuscule piscine avec coquille et oves, complète son décor sculpté.

Le vitrail rappelle la grotte de Massabielle et l'apparition, en 1858, de la Vierge à Bernadette Soubirous. Au fond de la scène de l'apparition, on voit la basilique de Lourdes, haut lieu de pèlerinage.

 

Dans le chœur, l'autel majeur est, lui aussi, en marbre polychrome. De son décor ancien en métal doré imitant le bronze, il ne reste que les angles et les trous de fixation.

A l'arrière de l'autel, deux saints encadrent le vitrail du Bon Pasteur. Celui de gauche est Saint Eloi (588-659), né à Cadillac, orfèvre et trésorier du roi Dagobert 1er, puis évêque de Noyon. Il est le patron des forgerons (fêté le 1er décembre). A droite, Saint-Eucher 1er, patron de la paroisse de Farnay, évêque de Lyon et sénateur romain. Fils de Priscus Valerianus, préfet de Gaule, il épousa une riche gauloise du nom de Galla et en eut deux fils qui deviendront Saint Verianus et Saint Salonius, et deux filles.

Vers 422, il se retira avec sa famille à Lérins  puis dans l'île Sainte Marguerite pour se consacrer à la prière et à l'étude. Elu évêque de Lyon vers 435,  il exerça une influence considérable par sa pensée et son action pastorale. Il assista en 441 au Concile d'Orange.

Saint Eucher laisse des homélies, des commentaires de la Sainte Ecriture et des Traités sur la vie érémitique. La Passion des martyrs d'Agaune est probablement de lui.

Il est fêté le 16 novembre.

 

Avant de sortir, il ne faut pas oublier d'admirer la rosace au-dessus de la porte d'entrée de l'église.

 

Les lieux miraculeux ont beaucoup marqué la vie des habitants de Farnay, vie simple, et pieuse de travailleurs des champs, mais aussi d'ouvriers et d'ouvrières effectuant un long trajet à pied pour se rendre dans les vallées du Gier et du Dorlay.

Partir en pèlerinage était, pour eux, une fête. Aujourd'hui, ils nous la rappellent par les nombreux vitraux de l'église qui font la richesse artistique de la petite église de Farnay.

 

Les fonts baptismaux  (XVIIe siècle)  mériteraient de réintégrer l'église.

 

L'ANCIENNE ÉCOLE  PUBLIQUE, construite en 1848, est devenue une salle de réunion au rez-de-chaussée et de catéchisme au premier étage. Dans la salle du rez-de-chaussée, on peut voir un beau plafond « à la française ».

L'ancienne mairie est devenue une maison particulière après son transfert dans l'ancienne chapelle du pensionnat puis dans le nouveau bâtiment de la place des Combattants.

 

LA BASCULE, récemment refaite et qui a donné son nom à la place, permet de peser les divers chargements ou animaux..

LES PUITS .

Autrefois, chaque  maison avait son puits. Il suffisait de tirer le seau à l'aide d'une corde ou de tourner la manivelle pour avoir son approvisionnement.

Le puits du Jubilé, situé rue du Fournil, date de 1926. Le millésime est gravé dans le socle de la croix qui le surmonte.

En période de sécheresse, c'était compliqué. Un seul puits, appelé le puits Chapit, alimentait les habitants du village en eau potable. Pour éviter le gaspillage, le garde champêtre ouvrait la porte du puits entre 11 heures et midi. Chacun avait droit à deux seaux.

Pour les animaux, il fallait aller chercher l'eau au Dorlay. Elle était transportée dans des tonneaux installés sur des chars.

 

AU 99 de la rue du Fournil se trouve une maison remarquable. En 1854, la famille Gaumichon fait ouvrir deux portes-fenêtres sur la façade borgne donnant sur la rue. Le millésime est inscrit dans un cartouche du balcon du premier étage. 

C'est probablement à cette date que disparaît le portail « à la lyonnaise » fermant la cour. Cette dernière avec sa forte pente est très pittoresque. Elle montre aussi l'ancienneté de la demeure.

Les divers corps de bâtiments s'articulent, à angle droit, par une construction semi-circulaire au sommet tronqué qui, à l'origine, a pu être une tour.

A gauche, la maison de maître est ornée d'une galerie en bois sur toute la longueur de la façade. Un large toit débordant la protège des intempéries.

Cette maison est, elle aussi, une des plus anciennes de Farnay.

 

LA MAISON FORTE (XVIe - XVIIe siècles) du 135 rue du Fournil au 29 rue Tonnevirieux

II aurait été intéressant d'établir un plan général de cette demeure des champs dont les divers corps de logis sont imbriqués et dominés par une tour pigeonnier qui regarde la vallée du Gier.

Ce domaine était appelé "le Grand domaine de Farnay" pour le distinguer du "Petit domaine" ou domaine "Pré-Chapit".

II se composait de bois et de roches représentant 27.981 méterées, les champs occupaient 102.829 méterées, les prés et les pâtures avaient 123.098 méterées, les terres s'étendaient sur 234.916 méterées. On trouvait aussi des vignes représentant 26.276 méterées.

A cela il faut ajouter les surfaces des bâtiments et aisances pour 2.300 méterées, plus une maison (sans doute celle dite « Gillibert », occupée aujourd'hui par la famille Thèvenon) de 540 méterées avec son jardin de 70 méterées.

Nous arrivons à un total général de 518.010 méterées. Etant donné que la méterée de Saint Chamond représentait 958 m², le "Grand domaine de Farnay" couvrait donc 540.711 m², soit 54 hectares.

Quels étaient ses propriétaires ? Avant 1668, il était la possession des Bullioud, famille bourgeoise de Saint-Chamond parvenue, par la suite, à la noblesse.

Ils avaient pour armes « un chevron surmonté de deux étoiles à cinq branches et d'une étoile de même, en pointe ». Les couleurs ne sont pas spécifiées dans l'armorial de William Poidebard.

A la date de 1668, Jean Ferdinand Bullioud cède son domaine à un autre Saint Chamonais, Benoît Brunon. Il est avocat et juge général de la ville et marquisat de Saint Chamond, conseiller recteur et administrateur de l'Hôtel-Dieu.

. Le "Grand domaine de Farnay" passe, ensuite, à un autre personnage important, messire Jean-Baptiste Bruyas, conseiller et secrétaire du roi Maison et couronne de France. II meurt le 19 octobre 1770 à l'âge de 66 ans. On peut voir la dalle de sa sépulture dans la chapelle Notre-Dame de Tout Pouvoir, en l'église Saint-Pierre. Pour cela, il suffit de faire glisser la plaque en fer servant à protéger sa pierre tombale des coulures des cierges.  Sa succession, probablement difficile, s'effectue 4 ans après son décès, c'est-à-dire en 1744, au bénéfice de l'Hôtel-dieu de Saint-Chamond.

En 1772, André Bruyas (locataire?) paie 460 livres aux Hospices.

En 1802, Jean Bruyas (il est dit fermier) paie 500 francs.

En 1811, Jean et Pierre Bruyas paient également 500 francs.

De 1828 à 1895, le "Grand domaine de Farnay" est affermé à Jean Antoine Ollagnier pour  2300 francs.

Il est donc facile maintenant de retrouver les divers propriétaires qui se succèdent au cours des décennies pour arriver aux propriétaires actuels.

L'entrée principale se trouve  au 169  rue du Fournil. A remarquer, au-dessus du portail, une pierre sculptée portant un blason (illisible). Il est surmonté du timbre qui est, en réalité, un casque couvrant la tête et le visage au temps du Moyen Âge. Des supports entourent le blason. Leur rôle est purement décoratif. En dessous, on lit le millésime: 1650.

A gauche de l'entrée, une petite ouverture taillée dans la pierre servait de judas.

A l'intérieur de la cour, le puits  (XVIIe siècle) est inscrit en 1972 au pré inventaire des monuments historiques, il n'est, dommage, pas visitable car situé dans la cour privée. II est daté de 1652.

C'est un puits circulaire avec une margelle monolithe peu débordante en grès houiller.

Sur cette margelle repose un demi-cylindre formant une niche. Elle est encadrée de deux pilastres à chapiteaux à oves et coiffée d'une voûte en coquille.

Ce puits de la série des puits Louis XIII des monts du Jarez est engagé dans un mur en schiste. Il ne semble pas avoir reçu de treuil.

 

En revenant à l'autre extrémité de la rue du Fournil, une autre maison ancienne mérite l'attention, au n°16.

Sa particularité est son entrée, encastrée dans un angle, sous une voûte; elle donne l'impression d'être dans l'épaisseur de la façade. Elle présentait une fenêtre unique et un "cafuron" dont le rôle est de donner un peu de lumière et l'aération nécessaires à un évier fermé.

 

A quelques distances du bourg, à droite de la montée de la Sainte, se trouve le hameau de LA CONDAMINE (XVe - XVIe siècles).  C'est là, que l'on peut voir la seconde maison forte de Farnay qui est celle de Arthaud Harenc de la Condamine, fils de Philippe Harenc de la Condamine, seigneur de Trocésar, capitaine châtelain de Saint-Chamond et de Julienne Le Gros.

Au décès de leur père, Arthaud et son frère aîné Louis, deviennent pupilles de Christophe, seigneur de Saint-Chamond.Louis épouse Jacqueline de Saint-Chamond, fille de son tuteur et de Gasparde de Montpezat. Il deviendra seigneur de Trocésar.

Arthaud quant à lui, sera maître d'Hôtel (régisseur du château de Saint-Chamond),  puis gouverneur de la ville et seigneur de Farnay. Par son mariage (l'identité de son épouse est inconnue), il a un fils Gabriel Harenc de la Condamine, qualifié écuyer à Farnay et un petit-fils, autre Gabriel. Ce dernier aurait fait souche à Farnay et elle s'est éteinte au XVIIIe siècle.

Aujourd'hui, la Condamine est une grosse maison, un peu retirée du village, sans caractère architectural particulier. Le temps et surtout la main de l'homme ont fait leur œuvre. Cependant, il subsiste encore à l'intérieur, dans ce qui était à l'origine une grande salle, une cheminée au manteau orné d'un blason devenu illisible, celui de Arthaud Harenc de la Condamine: d' «Azur, à trois croissants d'or mis en bande».

Grâce à ses municipalités successives, le village de Farnay a su conserver une homogénéité et une âme. Puisse ce modeste travail sur son histoire aider à le mieux connaître.

 

Merci en particulier à Maurice Jean Philibert pour ses recherches et tout le travail accompli sur ce document.

 

 BIBLIOGRAPHIE

 

* Grande encyclopédie du Forez et des communes de la Loire

            La Vallée du Gier - le Pilat - Farnay - 1986                          Marguerite REYNAUD

* Petite histoire de Farnay - mai 1988                                             André MICOUD

                                                                                                    Daniel DOLADILLE

* Archives départementales de la Loire.

Pré-Inventaire de Louis BERNARD - Cote 1111 - N° 80

* Les Hospices de Saint-Chamond - 1888                            F. RAYMOND

* Mon dimanche avec les Saints - 1905                                           B. GRAMMONT

* La vie des Saints - 1857                                                              R.P. RIBADENEIRA

Traduction française, revue et augmentée                                        Abbé E. DARAS

* L'Hôtel-Dieu de Saint-Chamond de 1561 à 1790                            Olivier PHILIBERT

Mémoire de maîtrise d'histoire 1998-1999 

Université Jean MONET - Saint-Etienne 

Lettres-Langues et Sciences humaines

* Armorial général Lyonnais, Beaujolais, Forez                                   STEYERT

* Armorial général du Forez - 1874                                       L.Pierre GRAS

* Armorial, Notes héraldiques et généalogiques                      William POIDEBARD

concernant les pays de Lyonnais, Forez, Beaujolais - 1846

* Missel Vespéral Romain avec Propre                                                Dom Gaspar LEFEBVRE

  du Diocèse de Lyon - 1946.

* Histoire de Saint-Chamond - 1889.                                       James CONDAMIN

* Généalogie de la Maison de Saint-Chamond - 1888                           Maurice de BOISSIEU

* Mise en page                                                                                  Roger ORIZET

 

Remerciements à:

 

Mairie de Farnay, Madame Marguerite REYNAUD, Madame Janine DENIZOT, Madame Noëlla GAUMICHON, Familles VAGANAY, RUAS, ainsi qu'à Mesdames Alix et Suzanne MURIGNIEUX et à Monsieur Georges DURANTON, pour leur aide précieuse.

 

 

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